Portraits des membres

Erica Siddall

Dirigée par Simon Lapierre

  • Boursière Trajetvi
  • Thème: La violence conjugale à l’égard des femmes autochtones : interventions privilégiées par des intervenantes allochtones
  • Obejctif général: Analyser les modalités théoriques et pratiques des intervenantes allochtones en vue de sensibiliser les intervenantes sociales par rapport aux stratégies et approches à privilégier dans leur travail auprès des femmes autochtones qui ont survécu des situations de violence familiale.
  • Objectifs spécifiques:
    • Découvrir comment les intervenantes allochtones définissent la violence familiale en contexte autochtone, surtout par rapport aux causes profondes de cette problématique;
    • Examiner les modalités de leurs interventions auprès des femmes autochtones, notamment les objectifs et approches qui guident leur pratique;
    • Constater comment elles naviguent leur travail auprès de ces femmes autochtones étant donné qu’elles ne sont pas autochtones.
  • Aperçu de la problématique: En raison de la colonisation et des structures oppressives mises en place par les pionniers européens et leurs descendants, la violence est devenue partie intégrante de la vie de nombreuses familles autochtones au Canada. Affectées par le patriarcat et marginalisées par les structures économiques et politiques de notre société contemporaine, les femmes autochtones d’aujourd’hui sont atteintes de façons disproportionnées par la violence familiale et sont victimes de ce genre de violence plus fréquemment que leurs consœurs canadiennes. De plus, les femmes autochtones subissent de la violence plus grave et sont plus susceptibles à se faire tuer par leurs partenaires. Des conséquences nuisibles sur les plans physiques, émotionnels, psychologiques, sociaux, financiers et spirituels découlent de leur victimisation, et le bien-être de leurs enfants, de leur famille et de leur communauté est souvent affecté.
    Plusieurs critiques ciblent les interventions occidentales de violence familiale en contexte autochtone, surtout par rapport à leur nature individuelle et ethnocentrique. Puisque la majorité des intervenantes de première ligne au Canada ne sont pas autochtones, ceci pose un problème. Compte tenu de l’étendue de cette problématique, ses conséquences graves et le fait que l’efficacité et la pertinence des interventions occidentales sont parfois remises en question, nous serions portés à croire qu’il existerait une abondance de littérature soulignant les pratiques qui devraient être privilégiées par les intervenantes allochtones travaillant auprès des femmes autochtones affligées par la violence. Néanmoins, cela n’est pas le cas, surtout en considérant la littérature liée à cette problématique spécifique. Nous avons donc entrepris une recherche innovatrice afin de découvrir comment les intervenantes allochtones pourraient améliorer leurs pratiques auprès des femmes et familles autochtones et surmonter de tels défis afin de contrer ce problème sérieux et croissant au Canada.
  • Méthodologie envisagée: Nous avons privilégié une méthodologie qualitative en donnant la parole à sept intervenantes caucasiennes de première ligne qui ont travaillé directement auprès des femmes autochtones affectées par la violence familiale. Plus spécifiquement, nous avons favorisé l’entrevue semi-structurée avec des questions ouvertes, permettant ainsi aux participantes de s’exprimer librement et de partager plus en détail. Par la suite, nous avons effectué une analyse de contenu pour analyser nos données.
    Compte tenu de la nature sensible de cette problématique et du fait que nous ne sommes pas autochtones, nous avons aussi favorisé une approche participative à la recherche en créant un partenariat avec des individus impliqués à l’Odawa Native Friendship Centre (ONFC). Les membres de ce Comité consultatif ont été consultés pendant ce projet de recherche, y compris lors de l’étape d’interprétation des résultats.
  • Retombées attendues: Premièrement, la pertinence de ce projet est liée à la pénurie de littérature par rapport aux pratiques qui devraient être privilégiées par les intervenantes allochtones travaillant auprès des femmes autochtones affectées par la violence familiale. Ce projet a donc le potentiel d’enrichir les connaissances dans ce domaine et d’élargir le corpus de littérature à ce sujet. De plus, compte tenu des recommandations récentes de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, il est important de s’engager à ne plus perpétuer d’oppression envers les peuples autochtones et d’entreprendre des études qui permettront aux intervenantes allochtones d’apprendre comment développer des interventions appropriées, efficaces et respectueuses auprès des personnes autochtones.

Consulter le mémoire d'Erica intitulé "La violence conjugale à l'égard des femmes autochtones : interventions privilégiées par des intervenantes sociales allochtones."

Erica Siddall

Étudiante à la maîtrise en service social
Université d'Ottawa
esidd079@uottawa.ca