Portraits des membres

Anne-Marie Nolet

Dirigée par Carlo Morselli et co-dirigée par Marie-Marthe Cousineau

Boursière Trajetvi

  • Thème : L’autonomie relationnelle des femmes victimes de violence conjugale : une analyse de leur réseau social
  • Objectif général: Comprendre la dimension relationnelle du soutien aux femmes victimes de violence. 
  • Objectifs spécifiques:
    • Qualifier les relations qu’entretiennent les personnes et les contextualiser dans leur matrice;
    • Analyser les sources et les barrières au soutien;
    • Comprendre les dynamiques par lesquelles se forment, persistent, se défont et se réparent les relations.
  • Aperçu de la problématique: Le constat de l’isolement des femmes violentées est récurrent. Leur réseau personnel serait non seulement plus petit que celui des femmes qui sont dans des relations non violentes, mais, en plus, sa structure empêcherait le flot d’information de circuler entre les acteurs, les rendant inefficaces (Katerndahl et al., 2013). Mais l’isolement en tant que tel ne devient signifiant qu’à partir du moment où sont appréhendés la qualité et le contenu de l’ensemble des relations qui composent le réseau, qu’elles soient positives ou négatives. Pour diverses raisons, les femmes peuvent être méfiantes à l’égard de leurs proches (Rose et al., 2000), des membres de leur communauté (Bonomi et al., 2006) et des intervenants des services officiels (Latta et Goodman, 2005; Rose et al., 2000). Ainsi, être en contact avec des êtres humains est une condition essentielle, mais non suffisante à ce qu’une femme reçoive du soutien.
    Il s’avère par ailleurs essentiel de considérer le support comme un échange bidirectionnel et d’intégrer sa recherche et son offre. L’aide offerte peut être imposée, ce qui peut avoir un effet inverse à celui escompté, pouvant amener la femme victime de violence conjugale à s’accrocher à son conjoint (Baker, 1997). L’interprétation qui est faite par les femmes est donc au cœur du soutien (Liang et al., 2005) et de ses effets. Il est également nécessaire de considérer le passage en maison d’hébergement comme un moment clé dans les trajectoires de recherche d’aide et de recours au service des femmes, qui peuvent à ce moment, s’offrir mutuellement du soutien tout en vivant une gamme d’émotions diverses (Larance et Porter, 2004; Melbin et al., 2003).
  • Méthodologie envisagée: La thèse constituera une étude de cas approfondie d’une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence. Une méthodologie mixte sera utilisée, mariant l’analyse de réseaux et l’analyse qualitative.
  • Retombées attendues: Au plan théorique, le projet permettra de proposer une théorie relationnelle du soutien aux femmes violentées, intégrant à la fois la nature et la qualité de leurs relations ainsi que les processus interprétatifs par lesquels elles se construisent et se transforment. L’étude du soutien d’une perspective sur les réseaux sociaux constituera un apport important à la littérature puisqu’elle permettra de considérer l’ensemble des acteurs qui entourent et influencent la trajectoire de chaque femme.
    Au plan clinique, la thèse permettra de développer des outils s’adressant aux différents acteurs sociaux produisant et recevant la réponse sociale à la violence. Puisqu’un transfert en simultané des résultats fait partie intégrante du devis de recherche, l’étude aura des retombées directes pour la maison d’hébergement qui participera.

Consultez la thèse d'Anne-Marie intitulée : L’autonomie relationnelle des femmes victimes de violence conjugale : une analyse de leur réseau social.

Références :

Baker, P. L. (1997). And I went back : Battered Women’s Negotiation of Choice. Journal of Contemporary Ethnography, 26(1), 55-74.

Bonomi, A. E., Thompson, R. S., Anderson, M., Reid, R. J., Carrell, D., Dimer, J. A. et Rivara, R. P. (2006). Intimate Partner Violence and Women’s Physical, Mental, and Social Functioning. American Journal of Preventive Medicine, 30(6), 458-466.

Katerndahl, K., Burge, S., Ferrer, R., Becho, J. et Wood, R. (2013). Differences in Social Network Structure and Support Among Women in Violent Relationships. Journal of Interpersonal Violence, 28(9), 1948-1964.

Latta, R. E. et Goodman, L. A. (2005). Considering the Interplay of Cultural Context and Service Provision in Intimate Partner Violence : The Case of Haitian Immigrant Women, Violence Against Women, 11, 1441-1464.

Larance, L. Y. et Porter, M. L. (2004). Observations From Practice : Support Group Membership as a Process of Social Capital Formation Among Female Survavors of Domestic Violence. Journal of Interpersonal Violence, 19(6), 676-690.

Liang, B., Goodman, L., Tummala-Narra, P. et Weintraub, S. (2005). A Theoretical Framework for Understanding Help-Seeking Processes Among Survivors of Intimate Partner Violence. American Journal of Community Psychology, 36(1/2), 71-84.

Melbin, A., Sullivan, C. M. et Cain, D. (2003). Transitional Supportive Housing Programs : Battered Women’s Perspectives and Recommendations. AFFILIA, 18(4), 445-460.

Rose, L. E., Campbell, J. et Kub, J. (2000). The Role of Social Support and Family Relationships in Women’s Responses to Battering. Health Care for Women International, 21(1), 27-39.

Anne-Marie Nolet

Étudiante au doctorat en criminologie
Université de Montréal
anne-marie.nolet@umontreal.ca